Considérons le rôle que jouent la sécurité ontologique du dirigeant, celle des collaborateurs et des équipes dans l’efficience économique des entreprises et plus largement dans la société économique.
Le terme ontologique a trait à ce qui concerne l’être, le fait d’exister. La sécurité ontologique fonde le mécanisme de construction de l'identité de soi. C’est un sentiment de confiance en la sécurité de l’être dans la fiabilité des personnes et des choses. Cette sécurité est un socle, une base solide permettant de ne pas être déstabilisé face à son environnement, de rester centré, à l’écoute de ce que procure l’extérieur et d’agir dans le respect de soi et de l’autre plutôt que de réagir selon ses mécanismes de défenses.
Mon vécu managérial m’a montré combien les actions des hommes naissent le plus souvent de leur crapaud, cette partie de blessures et de fragilité mise en exergue par John Pierrakos. Les relations humaines au niveau du crapaud viennent malheureusement détourner le contact avec le prince en nous et en l’autre, cette partie représentant l’Être, notre confiance intérieure, notre cœur et notre potentiel infini. Les conséquences négatives à cela sont nombreuses : L’homme coupé de son Être se prive des liens authentiques essentiels à la création et à la réalisation de soi. Il vise l’accumulation dans le ‘’faire’’ et le ‘’toujours plus’’, et croit grandir en exerçant sa capacité de lutte et de pouvoir sur son environnement.
Le très court terme prévaut sur un long terme oublié pour satisfaire un égo pressé et affamé de rentabilité immédiate. Le gaspillage à tout niveau est grandiose : des études partent à la poubelle sitôt terminées par une équipe, des investissements deviennent obsolètes à peine terminés, les hommes perdent sens et motivation.
Ce manque de sécurité ontologique n'engendre t-il pas un manque à gagner économique et social durable ? L’humain n'est-il pas au service du financier ? Et ne vivons-nous pas le contraire ?